souvenirs du CEG Langevin de Bagneux de 1971 à 1974

souvenirs du CEG  Langevin de Bagneux  de 1971 à 1974

Préambule : D'où proviennent ces écrits

J'ai toujours aimé lire et  écrire, conserver sur papier tout ce qui me passait dans la tête, raconter des histoires, rédiger un journal de vacances, noter mes rêves, composer de petites poésies...

Etant fille unique, j'avais le temps de m'occuper de cela ; lorsque j'entrais au collège, l'ambiance me paraissait tellement différente de ce que j'avais connu jusqu'alors que je me devais de noter tout ce qui se passait en classe afin de le raconter le soir à mes parents.

C'est ainsi que j'écrivis un recueil baptisé "mes anecdoclasses" ; pour être sûre de ne rien oublier, j'avais toujours une feuille de brouillon avec moi, je notais rapidement ce qui se passait et le soir je recopiais au propre.

Trois cahiers furent ainsi remplis :

- année 1971/1972, classe de 5ème

- année 1972/1973, classe de 4ème

- année 1973/1974, classe de 3ème

 

La classe de 6ème ne figure pas car, par manque de structure, cette année s'est déroulée dans les locaux de notre école primaire de fille, l'école Albert Petit à Bagneux. Nous n'avons intégré le CEG Langevin l'année suivante, avec la nouveauté de la mixité...

photo : Ecole Elémentaire Albert Petit

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06/01/2016
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Présentation du collège Paul Langevin

Le CEG Paul Langevin est situé dans le centre ville du vieux Bagneux, près de la place du marché. 

Cette carte postale doit dater des années 1900, c'était à l'époque une école communale de garçons, la sortie se faisant actuellement rue Salvador Allende. Le vieux mur et le portail ont été démolis lors des nouvelles constructions (vers 2000 environ).

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Aujourd'hui (2014), le collège est devenu une école maternelle dont l'entrée est rue Boileau.

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Jusqu'en 1971, le collège était réservé aux garçons et c'est avec la loi de la mixité qu'il s'est ouvert aux filles ; quel événement !

Nous, les filles, nous venions des classes de sixième installées dans l'école Albert Petit, nous étions sages et disciplinées (enfin, à peu près). C'est avec un peu d'appréhension que nous sommes entrées en 5ème dans cet univers masculin. 

Je me souviens du jour de la rentrée où nous restions groupées au milieu de la cour, sous les regards curieux des garçons. Les seules filles relativement à l'aise étaient celles qui avaient déjà un frère dans le collège.

Au fil de l'année, nous découvrîmes une ambiance tout à fait différente de nos classes de filles, et une discipline particulière : les garçons osaient tenir tête aux profs et mettaient le bazar ! 

Quelques "phénomènes" parmi les élèves ont marqué ces trois années de collège :

(pardon pour ceux qui peuvent me lire actuellement et qui se reconnaîtront dans ces portraits parfois peu flatteurs...)

J'avais 12 ans lorsque j'ai écrit ces notes, je les transcris telles que je les lis sur mes vieux carnets.

Les élèves

  • kéké.jpg
    Kéravec, appelé "Kéké", un surdoué surtout en maths car il a deux ans d'avance (il n'a que 10 ans) et cela se voit car il a un visage de petit garçon avec ses cheveux blonds bouclés ; très susceptible et très nerveux, il se met parfois dans de terribles colères pendant lesquelles il cogne sur tout ce qui se trouve à sa portée, renverse tables et chaises, hurle des insultes, devient rouge cramoisi et finit par se coucher sur sa table en pleurant... C'est l'attraction de la classe, surtout que les gars font souvent exprès de l'embêter pour déclencher ses colères.
  • pernin.jpg
    Pernin, le cancre. Il se fiche complètement de l'école ; toujours de bonne humeur, il passe son temps à faire rire ses copains.
  • pagandet.jpg
    Pagandet, un physique assez disgracieux le faisant ressembler à une grenouille ahurie, il est gentiment surnommé "Pagandouille" par les garçons. Il ne parle pas beaucoup, paraît toujours à moitié endormi, et surtout très mal dans sa peau (ça se comprend). 
  • moudenc.jpg
    Moudenc, le rigolo, très grand et maigre, c'est le pitre de la classe ; toujours prêt à faire des grimaces, des singeries, des imitations... et même lorsqu'il se bagarre, il rigole comme un fou !

Le prof le plus marquant de l'école : M. Boudjéna, le prof de maths :boubou 2.jpg

Grand et mince, toujours bien habillé avec costume et cravate (nombreuses cravates variées). Visage maigre au teint mat, cheveux noirs, lèvres minces, yeux noirs profonds qui vous glacent de frayeur lorsque vous avez oublié votre cahier de maths... Il est craint et respecté de tous, ses colères sont réputées, mais quand il est de bonne humeur, il pimente ses cours de quelques petites manies : il déforme volontairement quelques mots, prononce "égoual" pour égal, ou "zorro" pour zéro. Il lui arrive aussi de dicter une définition en chantant... Parfois il se promène dans les rangs en se haussant sur la pointe des pieds, ou s'exclame soudain "Z'êtes un rigolo, vous ?" ou "c'est fini les vacances de Pâques" ou de Noël, etc. Il peut secouer la tête d'un élève en s'écriant "c'qui m'énerve ce machin là !" et tout spécialement pour Letourneur "Vous tournez mal, vous !" Aussi "ça va pas la tête ?" ou "Qu'il est bête ce truc-là !"   et tant d'autres...

 Il est temps de pousser la porte de la 5ème C


07/01/2016
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1971 / 1972 - LA CLASSE DE 5ème C

Année 1971/1972

Directeur de Langevin : M. Reynouarddirecteur.jpg

Surveillant général : François Cauche

Secrétaire : Mme Duprat

 

Classe de 5e C

26 élèves dont seulement 7 filles !

Chefs de classe : Letourneur et Dominique Lacroixletourneur.jpglacroix.jpg

 

NOS PROFS : 

Mme Roussat : prof d'Anglais et prof principale roussat.jpg

Melle Roudière : prof de français, latin, instruction civiqueroudière.jpg

M. Boudjéna : prof de maths boubou 1.jpg

M. Dalle : prof de géographie1965_Langevin_de Mr Dalle.jpg

Melle Bretaud : prof d'histoire

Mme Nouvel : prof de sciencesnouvel sciences.jpg

M. Yver : prof de dessin

Mme Dalem : prof de couture (pour les filles)

M. Bathélémy : prof de travaux manuels (pour les garçons)

M. Butet : prof de gym

Mme Gougeon : prof de musique

 

 

Et voici notre EMPLOI DU TEMPS, encore avec la ficelle qui me servait à l'accrocher dans ma chambre, au-dessus de mon bureau...

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 Et voici le plan de la classe (j'adorais dessiner des plans !)

Ces premières places ont été choisies librement, les profs n'ont pas voulu imposer la présence des garçons, on remarquera qu'effectivement les filles se sont bien regroupées ensemble !

Cela a duré jusqu'à la Toussaint.

1ères place 5è.jpg

octobre 

La prof de français (Mme Roudière) roudière.jpg
veut absolument que l'on trouve un synonyme du mot "caprice". Toute la classe cherche en vain depuis dix minutes, on commence à en avoir assez...mais la prof refuse de nous laisser sortir tant que le mot n'aura pas été trouvé !

Letourneur lève le doigt et propose "tempérament". Non ce n'est pas cela.

Au bout de 5 minutes, comme personne ne trouve, Letourneur propose à nouveau "tempérament". La prof répond encore "non, ce n'est pas ça"

Parmi les quelques mots que nous proposons sans conviction, Letourneur répète au moins quatre fois son "tempérament". La prof devient toute rouge et s'exclame : "Mais puisque je te dis que ce n'est pas "tempérament", je ne veux plus l'entendre, compris ?"

Silence dans la classe ; certains commencent à se coucher sur leur table et faire semblant de dormir, en ronflant même... 

Enfin, au bout d'une dizaine de minutes, Letourneur lève le doigt. On se redresse, plein d'espoir. 

"Oui ?" fait la prof

"Ce serait pas "tempérament", par hasard ?"

Letourneur est mis à la porte immédiatement. On ne cherche même plus, on attend que le temps passe. Peu après , la petite voix de Lemonnier s'élève dans le silence : "Et si c'était "tempérament" ?"

La prof ne répond rien, et on voit qu'elle n'a pas envie de rire.

Au bout de 45 mn de recherches au total, elle s'apprête enfin à donner la réponse, lorsque, du fond de la classe, un gars s'écrie : "FANTAISIE" ?

"OUI ! enfin ! " fait la prof

Letourneur passe la tête par la porte et s'exclame  : "T'aurais pas pu le dire plus tôt ?"


 

Nous entrons dans la salle de sciences où un champignon est posé sur chaque table.

Kéravec lève le doigt et demande à la prof un autre champignon car le sien est tout cassé.

"Je n'en ai plus, répond la prof, tant pis pour toi, il ne fallait pas le casser !"

- C'est pas moi, crie Kéravec, c'est Lemonnier !

- Bien sûr, hurle la prof, c'est toujours les autres qui font les bêtises, c'est jamais toi..."

Vexé, Kéké ramasse les morceaux de son champignon et le jette rageusement par terre en criant : "Et bien MERDE !"

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 En musique, le chahut est habituel et permanent. Excédée, la prof donne une punition à Pernin, à rendre pour le lendemain. Pernin n'est pas content car il en a déjà récolté deux en français à rendre aussi pour demain. Il ronchonne et demande : "Pour demain ? vraiment ?

- Oui, répond la prof, pour demain.

- Oh, j'en ai marre, tout ce que j'ai comme punitions, et tout ça pour demain. Y a un peu d'abus, faut pas charrier non  !"


 Cours d'histoire, la prof a distribué des feuilles polycopiées en précisant : "Faites bien attention, ne les gaspillez pas, je n'en ai pas d'autres."

Aussitôt, les garçons font semblant de les déchirer en soufflant dessus. 

Letourneur y arrive tellement bien qu'il rate son coup et la déchire réellement...

 

 


 

 

Les deuxièmes places, cette fois c'est notre prof de français qui nous les a imposées. Elle n'a pas encore osé mélanger les sexes ; il n'y a que moi qui ai eu le privilège de côtoyer Kéravec, soit disant pour le calmer, car j'étais très sage. J'en ai beaucoup voulu à ma prof de français...

 

2ème place 5e.jpg


 

 Lorsqu'il fait beau, nous allons au stade faire la gymnastique ; le stade est à peu près à 1 km 500 du collège et on s'y rend à pied, bien entendu.

Ce jour-là, les garçons se moquent de Kéravec qui n'arrive pas à franchir une barre. Lemonnier le traite de fille et de mauviette ; Kéké se jette alors sauvagement sur Lemonnier et commence à le frapper ; le prof arrive en courant, les sépare et dispute Kéravec pour son emportement. Kéké se met à crier : "Puisque c'est comme ça, je m'en vais, et vous ne me reverrez plus jamais !"

Il sort du stade, accompagné par quelques "bon débarras"...

En rentrant à l'école, on le retrouve en train de jouer au ballon sous le préau !

 


 En cours de dessin, une bataille de craies s'engage entre la rangée de Letourneur et celle d'Husson ; le prof qui dessine au tableau et qui est un peu sourd, ne se rend compte de rien et ne réagit pas.

Soudain, Letourneur lance une craie de toutes ses forces, sûr de ne pas rater Husson. Malheureusement, ce dernier se baisse au bon moment et la craie vient frapper la vitre de l'armoire. Le prof se retourne brusquement et demande au coupable de se dénoncer. Silence complet. Il envoie chercher le Directeur qui n'a pas plus de succès. Le Directeur menace alors de punir la rangée toute entière. Bon camarade, Letourneur s'est dénoncé à la récrétation, avec quelques complices.


 La prof d'histoire vient d'appeler Husson par son prénom (Thierry)husson.jpg
, ce qui ne se fait pas... Aussitôt, tous les gars de la première rangée se mettent à crier : "CHOUCHOU ! CHOUCHOU !"

Husson se met en colère et commence à se bagarrer avec Kéravec qui criait le plus fort. La prof les sépare tant bien que mal et demande naïvement à Husson ce qui se passe. Il répond en désignant la première rangée : "Ils me traitent de chouchou !"

"Ouais, recommence Kéké, et c'est vrai : CHOUCHOU, CHOUCHOU !"

Husson bondit sur Kéké et la bataille reprend.

Affolée, la prof ordonne à Kéravec de sortir. Avant de refermer la porte, Kéké se retourne et crie : "Au revoir, CHOUCHOU, on se reverra !"

 


 

 

Une bataille s'est engagée entre le grand Moudenc et Kéké (encore lui...)

La prof de français intervient et sermonne Kéravec pour sa violence. Kéké, rouge et transpirant, se défend : "C'est pas de ma faute, Madame, ils se moquent tous de moi !"

A ces mots, nous rions de plus belle ! Il reprend : "Vous voyez, ils recommencent..."

"ça suffit, Kéravec, dit la prof, un mot de plus et tu sors.

- J'm'en fous !"

Il prend ses affaires et se lève.

"Où vas-tu ? demande la prof

- Dehors

- Je t'ai dis de sortir ?

- Non

- Alors reste ici.

- NON !

- JE TE DIS DE RESTER ICI !" crie la prof

Alors Kéravec, vaincu, se couche sur sa table et se met à pleurer, secoué par de gros sanglots...


 

Pendant les devoirs écrits de français, la prof a pris l'habitude de passer dans les rangs et de nous frapper à petits coups sur la tête à chaque fois qu'elle remarque une faute d'orthographe.

Devant la copie de Patricia, les coups n'arrêtent pas, la prof est furieuse : "Mais enfin, dans la construction de cette phrase il n'y a rien qui te frappe ?"

Letourneur lève la tête : "Si, pour l'instant, c'est vous Madame !"

 


 

 En anglais, un tout petit garçon entre dans la classe et demande :

"Pardon Madame, vous n'auriez pas pris la clé de l'armoire de la 6ème A ? 

- Ben quoi ? s'écrie Lemonnier avant même que la prof ne réagisse, c'est pas une voleuse, non ?"


 

Au tableau, Pernin sèche sur la concordance des temps, malgré l'aide de ses camarades qui tentent de lui souffler les bonnes réponses. Enfin, il pense avoir compris et se met à remplir la colonne du passé.

La prof l'arrête : "Pernin, ce n'est pas par là qu'il faut commencer !"

Il regarde ses camarades qui soufflent désespérément "présent", mais il ne comprend pas et la prof s'énerve : "Mais enfin, par où faut-il commencer ?

A cours d'idée, il répond : "par le commencement ?"

Comme ses connaissances s'arrêtent là, la prof envoie au tableau trois autres élèves pour l'aider ; malheureusement ils ne savent pas non plus... Alors la prof déclare : "Si dans 10 minutes aucun de vous quatre n'a trouvé, je vous donne une punition."  Elle retire sa montre de son poignet et commence à chronométrer à voix haute : "8 mn... 5mn... 4mn 45s...  3mn 32 secondes...  26 secondes..."

Devant cette précision, Pernin ne peut s'empêcher de rire ; la prof l'entend et lui dit :"Pernin, à ta place je ne rirais pas."

Pernin descend alors de l'estrade et regagne sa place tranquillement, suivi par le regard ahuri et indigné de la prof qui lui demande ce qui lui prend.

"Ben vous venez de me dire d'aller à ma place, alors j'y vais !"

 


 

 DECEMBRE 1971

Petit dialogue entre la prof de français et Pernin.

 "Pernin, au tableau pour la correction du deuxième exercice de latin.

- Pourquoi toujours moi ? J'en ai marre !

- Comme cela, tu arriveras peut-être à faire des progrès. Montre-moi ton exercice.

- J'l'ai pas fait !

- Et tu sais ta leçon ?

- J'l'ai pas apprise.

- Tiens donc, et pourquoi ?

- J'avais pas envie.

- Non mais tu te moques de moi ?

- Non

- Et bien d'accord, je t'autorise à ne plus apprendre tes leçons, à ne faire aucun exercice, je te mettrai un E d'office. C'est ça que tu veux ?

- Pas tout à fait

- Tu veux peut-être te faire renvoyer ?

- Oui, mais de toutes façons j'ai pas l'âge, je me suis renseigné..."


 A l'approche de Noël, toute la classe s'est cotisée pour acheter un cadeau à la prof de français que l'on aime bien quand même. Laurence était chargée de l'achat et a choisi un beau flacon vaporisateur de parfum.

La prof est très contente.images.jpg

"Magnifique, s'exclame-t-elle , c'est exactement ce qu'il me fallait ! On vous a passé le tuyau ou vous l'avez acheté toute seule ?"

Laurence bavardait avec ses copines et n'a pas entendu ; on la pousse vers la prof qui répète : "On vous a donné le tuyau ?"

Laurence ouvre de grands yeux étonnés et demande : "Parce qu'il fallait un tuyau avec ça ?"

laurence.jpgLaurence

 


 

Toutes les têtes sont penchées avec application sur un contrôle de rédaction. 

Dans la cour, on aperçoit le Directeur grimpé sur l'abri à vélo pour récupérer un ballon.

Un gars lève la tête et lance : "Ooooohhh !!! TARZAN !"

 


 Rentrée après les vacances de Noël, changement de places.... Personne n'était content, et moi qui pensais trouver quelqu'un d'autre, non, toujours le même voisin. "Cela parait efficace" avait dit la prof...3ème place 5e.jpg

 JANVIER 

Question de sciences naturelles : "Quelles sortes de petits animaux peut-on trouver dans les étangs ?"

Pas de réponse, la prof insiste :

"Voyons... à la campagne ?

- Une vache ? répond Letourneur

 


 

La prof de français entre en classe, l'air sérieux et grave. Elle s'est fait voler son sac à main contenant toutes les rédactions de notre classe ; elle annonce que l'on recommencerait le contrôle, avec le même sujet.

En effet, quelques jours plus tard, nous sommes à nouveau au travail. C'est le silence lorsque soudain Margot, qui est habituellement très discret, s'exclame : "Quand même, c'est méchant, ça !"

Surpris, on se tourne vers lui et il explique :

"Mais oui, y en a qui ont fait leur brouillon à l'avance, chez eux, et qui n'ont plus qu'à le recopier. Tandis que moi, j'suis honnête, moi, je me casse la tête maintenant. Y en a qui vont avoir de meilleures notes que moi. Mais moi, j'suis honnête ; j'aurais pu le faire aussi chez moi, mon brouillon ; mais je l'ai pas fait parce que j'suis honnête, moi !"

 

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 Christophe Margot


 

 

Notre prof de français vient de se mettre en colère, elle a beaucoup crié... Dans la c!lasse on n'ose à peine respirer et personne ne bouge. Soudain, Moudenc se lève et se dirige tranquillement vers la corbeille à papier ; on le suit des yeux... En chemin, il taille son crayon soigneusement et souffle dans le taille-crayon pour le nettoyer : le sifflement rempli la classe "Swiiii.... swiiiii....!

Il retourne à sa place et le silence retombe, pesant...

Puis, Moudenc se relève, retourne tailler le même bout de crayon ; "Swiii.... swiiii...." Quelques sourires apparaissent.

Lorsqu'il recommence pour la 3ème fois, toute la classe pouffe de rire ; l'atmosphère est enfin détendue...

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 Au tableau, Patricia et Pernin sont interrogés sur la concordance des temps. Pernin commence à écrire une phrase d'exemple, mais il fait une faute et écrit "fesait". Patricia efface le mot et le réécrit correctement avec sa craie blanche. A la surprise générale, Pernin efface le bon mot... juste pour le réécrire en jaune, comme le début de sa phrase.  "Quelle idée d'écrire en blanc, explique-t-il , ça me choque..."

Enfin, Patricia réussit à terminer la phrase sans erreur. La prof est satisfaite. Mais comme Pernin n'a toujours rien compris, elle lui demande :

"A ton avis, pourquoi a-t-elle écrit cela ?

- J'en sais rien, moi.

- Il y a bien une raison quand même ?

- Ben oui, c'est qu'elle doit être un peu toquée !" Et avec sa main, il fait le geste de tourner une manivelle à la hauteur de sa tête...

patricia.jpgPatricia


 

 exercice de français : la prof nous demande de faire un texte libre de 10 lignes, pas une de moins, pas une de plus. Letourneur lève le doigt :

"Est-ce qu'on peut mettre : un monsieur a perdu son chat, il appelle "minou, minou, minou, minou... ?"

 

 


 

Chaque vendredi, la classe est divisée en demi-groupe sciences/maths, puis on va en cours d'anglais en classe entière.

Comme la prof de sciences n'a pas l'heure et que la salle est isolée au fond de la cour (les deux préfabriqués rajoutés), notre groupe arrive régulièrement en retard et la prof d'anglais ronchonne tout le temps.

Un jour où nous étions sortis en avance, la prof d'anglais entre en classe et demande :

"Alors, ils sont sortis de leur baraque, les autres ?

- OUI ! On est tous là !

- Miracle ! Il va neiger !"

 


 Encore la concordance des temps... La prof demande à Letourneur :

"Dans cette subordonnée, que veux-tu exprimer ?

- Moi ? Oh, rien du tout !"

 


 FEVRIER

Madame Moussaïan est une maîtresse du CP qui vient très souvent bavarder dans la classe avec notre prof de français, pendant les récréations des petits. Elle nous paraît assez laide, les cheveux noirs, les yeux très maquillée et des tenues vestimentaires extravagantes.

Un jour, la prof de français dit à un garçon : "Alors, tu ne sais plus écrire un M convenablement ? Tu vas retourner chez Madame Moussaian !

- Qui c'est, Madame Moussaïan ?

- Tu sais bien, celle qui vient ici de temps en temps.

- Ah oui ! s'exclame Lelevier, Belphégor !"*

*fantôme femme d'une série télévisée, le fantôme du Louvre :belphégor.jpgPh.37 Institutrice Mme Moussaillant.jpget la vraie, mais là elle n'était pas maquillée.

 

 


 

 

Nous sommes en français lorsque la secrétaire entre dans la classe. (Mauvais signe)

"Je viens distribuer deux avertissements de travail donnés par votre professeur de dessin ; il y en a un pour Pernin, l'autre pour Kéravec"

Le deuxième groupe crie : "Non Madame, pas à Kéravec, il n'a rien fait !

- Pourtant, si Monsieur Yver a donné un avertissement, c'est qu'il y a une raison."

Kéravec commence à sangloter, à taper sur sa table (je rappelle que j'étais sa voisine...) et il se met à crier : "Ouais, c'est de la faute à ce CON d'Yver !"

Stupeur générale. La prof lui dit calmement : "Attention à ce que tu dis, Kéravec, contrôle-toi.

- J'm'en fous ! Je dis que c'est de la faute à ce CON d'yver !"

Quelques exclamations hypocrites fusent dans la classe : "oh...qu'est-ce qu'il a dit ? oh, là, là..."

Kéké hurle de plus belle : "OUI, je l'ai dit, et je peux même le répéter : Yver c'est un CON, UN VIEUX CON ! Voilà, je l'ai répété, vous êtes contents ? Oui ?  Et bien maintenant, voilà ce que j'en fais de ma feuille." Et joignant le geste à la parole, il la déchire rageusement et jette les morceaux par terre.

Plus tard, lorsque Kéké s'est calmé, on l'a vu avec quelques copains en train de recoller patiemment les morceaux de sa feuille d'avertissement à l'aide de scotch...

 


 

Dictée d'un résumé en histoire : "...malgré les opérations de secours..."

Letourneur se penche vers Massin pour blaguer : "Qui c'est, Secours ?"

et l'autre, très sérieusement : "J'sais pas, j'ai pas écouté !"

 


 

 

La prof de français interroge Laurence sur les oeuvres de Molière. Elle lui pose une question dont la réponse est "Psychée". Comme elle ne sait pas, Letourneur commence à lui souffler discrètement : "Psych..."

La prof fronce les sourcils, regarde Letourneur et lui fait "CHUT !"

Alors Letourneur enchaîne :"Psych.. tchou tchou tchou, le petit train...!"

 


 

Cette année, le grand chic est de posséder une mallette pour ranger ses cours ; ce genre d'objet se tient difficilement en équilibre et tombe souvent en faisant un bruit sec.

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La prof d'histoire en particulier sursaute à chaque fois qu'une mallette tombe ; un jour, pour la taquiner, Pernin fait exprès de maintenir sa mallette en équilibre : "Oh là là, je sens qu'elle va tomber... oh, attention elle tombe ! " La prof crie : "NON Pernin ! Arrêtez, reposez cette mallette immédiatement !"

Pernin se tourne vers ses copains : "Alors, je la fais tomber ? Oui ? Non ? Non, je ne suis pas si vache !"

 


 

 

Dictée : ".... parmi les éventaires...."

Letourneur (à haute voix) : "Quoi, les vieux p'tits pères ?"

 


 

En français, Letourneur est interrogé sur les verbes transitifs. La prof lui demande d'écrire un exemple au tableau. 

Il écrit : Il chante.

"C'est bien, fait la prof, mais il faut mettre un complément."

Il ajoute : Il chante une chanson

"Bien, maintenant encore un exemple."

"Il pleut"

"Il faut un complément !" crie la prof

"Encore ?" fait Letourneur

et il écrit fièrement : Il pleut de l'eau mouillée !

 

Le même jour, la prof surprend Pernin en train de donner des Corn Flakes à un copain.

"Pernin, qu'est-ce que tu as dans ta main ?

-Rien Madame.

- Ouvre ta main, et vite."

Pernin montre ses CornFlakes à la prof.

"Va jeter ça à la poubelle !

- Oh, non, Madame ! Pitié, vous ne vous rendez pas compte, c'est du MANGER !"

 

Les dernières places après les vacances de Pâques : Oui, je suis toujours avec Kéké... Finalement, je m'y fais : je lui offre des images et des  gommes données en prime par les stations service et il est content comme un gamin.

Il est bien gentil lorsqu'il est calme ; j'aurais bien aimé avoir un petit frère comme lui.

 4ème places 5e.jpg

 

 


 Le prof de maths écrit une formule au tableau. 

images.png

Lemonnier s'écrie : "Oueuuuu ?"

Tout le monde : "Ben si, c'est ça !"

Le prof : "Y comprend vite, celui-là !"

Letourneur : "A condition de lui expliquer longtemps..."

Le prof  : "Mais non, même pas, il est vachement intelligent !"

 


 Silence général en pleine rédaction ; dans la cour, retentit un rire vraiment idiot "ah, ah ! ah, ah, ah !..."

On pouffe de rire, Pernin s'exclame : "On dirait Judith !" (Célèbre guenon d'un feuilleton télévisé)

 


 


 Français, 15 h 15, Belphégor pousse la porte de notre classe et entre ; la prof s'avance vers elle, souriante. Aussitôt, la huée générale : "HOUUU HOU HOU....!"


 

 

Au début du cours de français, Letourneur et Pernin font exprès de tousser fort pour empêcher la prof de parler. Une fois calmés, elle leur a ordonné de tousser encore pendant 5 minutes, montre en main. Au bout des cinq minutes, ils avaient réellement mal à la gorge...

 


 

MARS 1972

Anglais. Menuet est interrogé sur un sketch que l'on devait apprendre par coeur.

menuet.jpg

Malheureusement, il ne le connait pas très bien et il le récite sur un ton si monotone qu'on ne peut s'empêcher de rire.

La prof commence à s'énerver car elle n'aime pas que ses sketchs manquent de vie : "Allez, décontracte-toi et mets le ton quand tu dis -You're miss Crofet, then ?- Allez, répète."

Il répète sur un ton encore plus triste et avec l'air réellement affligé. Les rires redoublent, ce qui achève de le troubler complètement ;il reste au tableau, la tête basse et les bras ballants.

"Mais enfin, s'écrie la prof, ne soit pas figé comme ça ! Les autres se moquent de toi. Allez, continue !"

Il poursuit mais s'embrouille, bafouille de plus en plus. La prof hurle :

"MAIS NON, MON VIEUX ! ça va pas ! Tu restes figé là, les bras pendants, comme un constipé !"

Eclat de rire général qui fait carrément pleurer le pauvre Menuet. Il retourne lamentablement à sa place. La prof poursuit :

"Et il faut t'entraîner chez toi, devant une glace. Et si t'as peur qu'on te voie, si t'as honte, ben mon vieux t'as qu'à t'enfermer dans les cabinets !"

 


 La prof de français vient de donner une punition à Pernin.

Pernin, à voix haute : "Je me vengerai."

"On verra ça" répond la prof

Dix minutes plus tard, alors que la classe est plongée dans un exercice, la voix de Pernin s'élève : "Ma vengeance sera terrible !"

 


 

 

AVRIL

En anglais, la prof a mis Kérourédan à la porte. 

Afin qu'il ne manque pas l'explication de la nouvelle leçon, elle se décide à le faire rentrer au bout d'une demi-heure.

Elle ouvre la porte et crie dans le couloir : "Allez, Kérou, reviens !"

On attend un peu , mais pas de réponse. L'air étonné et les yeux ronds, la prof répète : "Ben alors, tu viens oui ?"

Aussitôt, on entend un aboiement formidable "OUAH !" et Kérou rentre immédiatement après... accueilli par les rires de la classe.

(c'était le chien du Directeur)

 

 


Lemonnier a eu une punition, une copie de français à écrire 10 fois.

Le jour venu, il la donne à la prof en assurant "c'est complet, Madame".

Méfiante, la prof examine le paquet de feuilles et découvre que toutes les copies intérieures ont été faites au papier carbone...

 


 

 Un après-midi, un ballon venu de la cour est passé à travers la vitre de notre classe en cassant le carreau. Bilan, trois blessés légers (Lacroix, Menclé et Massin).

 


 

Letourneur doit écrire 3 phrases au tableau, comprenant des mots mis en apposition.

Voici ses phrases :

Lemonnier, le cancre, aime bien son radiateur.

La côte Atlantique, bretonne, se trouve près de la mer, sur la terre.

La Bretagne, verte et bleue, est habitée par des Bretons.

A ces mots, la prof précise : "Il n'y a pas que des Bretons, tu sais."

Il ajoute à sa phrase "et des touristes"

"Il n'y a pas que des touristes, non plus, il y a d'autres choses."

"Oh, fait Letourneur, ça m'embête."  Et il ajoute : "et d'autres choses !"

 


 

Petite scène distrayante offerte par Boudjena...

En maths, nous étions installés dans une autre classe lorsqu'on frappa à la porte.

'OUI ?" répond le prof

Un garçon à l'air un peu ahuri entre et demande : "Pardon M'sieur, je viens chercher le cahier d'appel de la 5eme A"

Et aussitôt dit, le gars s'empare du cahier qui était resté sur le bureau.

"Donne ça !"fait Boudjéna.

"Mais non, M'sieur, faut que je l'emporte !

- C'est quoi ça ? demande le prof en désignant le cahier

- Ben c'est le cahier d'appel de la 5ème A.

- Comment tu t'appelles ?

- Bossoura M'sieur.

- Hein ? Quoi ? Comment ?

- BOSSOURA !

- Boussoura ? Voyons, Boussoura, Bossoura... Z'êtes un rigolo, vous ?

- !!!

-Hein ? Z'êtes un rigolo, hein m'sieur, répondez, z'êtes un rigolo ?

- Ben non, m'sieur.

- Mais si, mais si... Et qu'est-ce que tu veux ?

- Le cahier d'appel de la 5ème A, répond le petit en soupirant

- Hé alors ! Qu'est-ce que vous attendez pour le prendre ? !!!"

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 Le lendemain, toujours en maths, on frappe à la porte ; le même garçon entre dans la classe. En nous voyant, il a un mouvement de recul. Tout le monde éclate de rire.

Boudjéna sourit : "Comment tu t'appelles, déjà ?

- Bossoura, répond l'autre en soupirant

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Le cahier d'appel de la 5ème A...

- Pourquoi tout le monde rigole quand tu rentres en classe ?

- J'sais pas, M'sieur...

- Comment ça, tu sais pas ? Comment tu t'appelles ?

- Bossoura

- Allons, tiens, prends-le ton cahier..."

 

 

fin des anecdotes de la 5ème C

 

PHOTO DE CLASSE5.jpg

 


07/01/2016
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La classe de 4ème B - année 1972/1973

La 4ème B

 

 

Directeur : M. Reynouard, puis M. Binelli

chefs de classe : Nelly Chamard puis Dominique Lacroix et Alain Lelevier

 

32 élèves, dont 17 filles (ça va mieux que l'année dernière...)

Quelques changements, bien sûr : Pernin a quitté l'école, d'autres ont déménagé ; mais on se connaît déjà tous de vue et les meilleurs copains se retrouvent : Letourneur, Lelevier, Lemonnier, Moudenc, Margot et bien sûr Kéravec.

 

PROFESSEURS :

 

M. Augry (Gérard) : prof principal + Français, Histoire, Géo, instruction civiqueaugry.jpg

 

M. Boudjéna (Germain) : maths

 

Melle Ferréol (Marie Henriette) : Anglais

 

Mme Shakoury : Allemand

 

M. Toussain : technologie, géologietoussaint.jpg

 

Mme Gougeon : musique

 

Mme Vasseur : couture (pour les filles)

 

Mme Deray : dessin

 

M. Butet : Gym,  puis M. Sevenou

 


 

 

disposition de la classe : premières places libres, puis en décembre voici les places imposées par Boudjéna :

places 4e.jpg

 

Septembre :

 

C'est notre première année d'Allemand, notre premier cours et la toute première question est posée à Lelevier qui se concentre et répond fièrement "YES !"

 


 

octobre :

 

Cours de musique. 

Claudine est en train de mâchouiller un chewing-gum. La prof, qui a horreur de ça, lui demande d'aller jeter ce qu'elle mange.

"Je ne mange rien, Madame" , répond Claudine d'un air outré.

"Pourtant, je vous ai vu ; vous avez des tics ?"  (rires)

Claudine est vexée : "Je ne sais pas, peut-être, mais en tout cas je ne mange rien.

- Bon, d'accord" fait la prof.

Un peu plus tard, l'assistante médicale entre pour nous faire compléter des fiches.

Claudine est appelée au bureau et ne peut s'empêcher de mâcher. Une fois l'assistante sortie, la prof lui dit : "Cette fois Claudine, je vous ai vu ! Et ne me dites pas que c'est un tic !"

Claudine ne discute pas et va jeter son chewing-gum.

"Vous me copierez cinquante fois je ne dois pas manger de chewing-gum en classe."

Un peu plus tard, la prof regarde fixement Sannier et lui dit :

"SANNIER ! CHEWING-GUM !"

"Non Madame, répond Sannier, je n'ai rien !"

"MAIS OUI, hurle la prof, c'est encore pire ! Je les connais ces petits malins qui font semblant de manger pour avoir ensuite le plaisir de me dire non madame je ne mange rien. Vous me copierez le mot chewing-gum 50 fois !"

Alors, Sannier se lève, se dirige vers la corbeille et jette son chewing-gum !

On éclate de rire.

"Ah ! Et en plus il en mangeait vraiment un ! Et bien ce sera 100 fois de plus pour vous apprendre à vous moquer du monde..."

 


 

 La prof de couture est une vraie tête de mule : elle tient absolument à nous faire prendre d'envers d'un tissu pour l'endroit, et malgré nos protestations unanimes, elle ne veut pas changer d'avis.

 

tissu.jpgça, c'est l'endroit du tissu, on le voit bien....

 On a décidé que l'on ne tiendrait pas compte de l'avis de la prof, et on le mettra dans le bon sens.

 

 

Le prof de français n'est pas encore arrivé, mais nous montons à l'étage pour nous installer dans la classe en l'attendant. 

Une rumeur court que Kéravec se serait cassé une dent en tombant à la suite d'une bagarre.

Soudain, on entend un hurlement au fond de la classe : c'est Kéké qui vient de se jeter sur Lelevier qui s'était moqué de lui...

Le combat est inégal : Kéké deux ans d'avance, de petite taille et Lelevier, deux ans de retard, très grand et mince...

On sent que Kéké est au bord de la crise de nerfs, il donne un coup de poing à Lelevier qui, à son tour, le projette par terre. Kéké devient tout rouge, se relève et se jette de toutes ses forces sur Lelevier. Ce dernier attrape Kéké par le cou et commence à l'étrangler.

Kéké hurle tant qu'il peut ; on conseille à Lelevier d'arrêter un peu. A ce moment, Kéké pousse un cri rauque, affreux, agonisant. Inquiet, Lelevier lâche Kéké qui reprend aussitôt de la vigueur ! Ils continuent à se battre malgré leurs copains qui tentent de les calmer.

Le prof arrive enfin et le combat s'arrête. 

Mais au moment où Lelevier retourne calmement à sa place, Kéké lui crache dans le dos !

Furieux et vexé, Lelevier se retourne d'un bond, frappe Kéké et l'envoie contre le mur où sa tête rebondit...

Cette fois, vaincu, Kéké s'en va pleurer sur sa table.

 


 

 

 

A la sortie du cours de couture, quelques filles partent en délégation au bureau du Directeur avec un échantillon du fameux tissu qui fait polémique. La surveillante générale est tout à fait de notre avis.

Donc, au cours suivant, on guette la prof.

Enfin, elle explique à Patricia comment placer le tissu sur le patron. Patricia lui dit : "Non Madame, là c'est l'envers !"

"Ah NON, hurle la prof, vous n'allez pas recommencer avec cette histoire. Moi, je vous dit que ça, c'est l'endroit. Je suis prof de couture tout de même, vous n'allez pas m'apprendre mon métier. LA, C'EST L'ENDROIT !"

Nelly répond calmement : "En tout cas, Madame Duprat, elle a dit que c'était l'envers !"

La prof s'arrête net : "Qui ça ?

- La surveillante générale en personne, hé oui !

- Ah bon ?"  La prof hésite un instant puis s'écrie :

"Et bien retournez-le, ce tissu. Et puis je ne veux plus entendre parler de cette histoire, vous m'entendez ?"

Nous sommes ravies de lui avoir cloué le bec.

 

Un peu plus tard, on entend un énorme gargouillis d'eau. Comme la salle de couture est située juste au-dessus d'un poste de police (qui lui, donne dans la rue), la prof explique : " J'ai appris ce matin que c'était la chasse d'eau des flics ! 

- Des agents de police, Madame", rectifie Nelly

La prof la regarde, interloquée

"Oui, oui, des flics, des agents de police, c'est la même chose.

- Pas tout  à fait, réplique Nelly, c'est plus poli !"

 


 

 

 

Notre Directeur est parti à la retraite et est remplacé par un plus jeune ; dommage, tout le monde l'aimait bien.

 


 La prof de musique attend un enfant ; plus de cours de musique jusqu'à la fin de l'année ; dommage, on s'amusait bien !


 

JANVIER

En couture/travaux manuels, nous fabriquons une boite range-disques en carton.  La prof explique : "...puis, nous mettrons la boite qui contiendra les disques... heu... les disques 33 tours, je crois ? Les petits disques, c'est bien les 33 tours ?

- Non, Madame, c'est les 45 tours.

- Ah bon ! Donc les 33 c'est les grands et les 45, les petits. Merci !"

 

Voici nos boîtes à disques (qui me servent à ranger d'autres choses... La petite rouge, la grosse bleue.

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FEVRIER :

Nous sommes tous rassemblés autour de la grande table de sciences pour examiner des échantillons de roche. 

Un gars de 3ème rentre et nous demande : "Vous n'auriez pas trouvé un grand classeur noir, par hasard ?"

Moudenc se redresse et répond d'une voix mielleuse : "Non, non mon enfant... nous n'avons pas trouvé de classeur noir ici... mais Dieu vous le rendra !"

L'autre s'en va, l'air ahuri...

 


 

Pendant le cours de dessin, c'est le chahut et la prof laisse faire. La dernière fois, Lelevier est sorti pour aller voler un morceau de pain à la cantine puis s'est installé sur les marches dans l'escalier pour le manger...


 

 

MARS

Ce matin, juste en arrivant nous avons interrogation écrite de maths.

Tout le monde est là, sauf Dominique et Alain chargés de collecter l'argent de la cantine dans le préau.

Nous travaillons depuis 10 minutes déjà lorsque Boudjéna s'écrie : "Mais il y a des absents, ici ?

- Oui M'sieur, il manque Lelevier et Dominique ; ils font la cantine.

- QUOI ? COMMENT ? crie le prof , ils font la cantine ?

- Ben oui M'sieur."

Boubou attrape le premier élève sous sa main, soir Dissoubray, le secoue comme un prunier et lui crie : "VOUS ! Allez, allez me les chercher, tous les deux, et dites-leur de venir IMMEDIATEMENT ! allez, vite FILEZ !"

Dissoubray fonce dans le couloir puis revient presque aussitôt en disant : "Les voilà"

Les deux "coupables" arrivent un peu décontractés... Boubou les prend par le bras et hurle : "Où étiez-vous ? Vous avez vu l'heure ? Bien sûr vous n'avez pas de billet de retard ?  REPONDEZ !

- heu non, mais Monsieur le Directeur est au courant.

- Et bien allez le voir votre Directeur, et dites-lui que je ne veux plus vous voir, SORTEZ !"

Ils sortent.

Peu après ils reviennent portant un mot du nouveau Directeur. Boubou le lit puis crie : "Ce n'est pas une excuse, gardez-le votre mot ! Allez vous asseoir, il vous reste exactement 3 minutes pour faire l'interro. AU TRAVAIL !"

 

 


 

Aujourd'hui, alerte à la bombe, ce qui nous a permis de sortir une demi-heure plus tôt. La police est dans l'école et fouille partout. Résultat : fausse alerte.

 


 Journée orageuse : Boudjéna pique une colère contre Sannier qui a raté une page de géométrie ; Boubou hurle, déchire la page et lui jette à la figure...

Peu après, le prof remarque que Letourneur a oublié ses affaires de maths. Boubou hurle encore : "Passez à la porte, SORTEZ !"

A ce moment, dans la classe voisine, on entend la voix de la prof d'Anglais crier : "JANOLI, j'en ai marre de toi, passe à la porte !"


 

 

En allemand, Decand a roté un grand coup !

 

 

 

Pendant le cours d'anglais, Brisset et Decand avaient apporté leurs magnétophones pour enregistrer la prof en train de crier avec sa voix aiguë.

A un moment donné, la prof commence à s'énerver et à hurler contre nous. On se retourne discrètement vers Decand pour lui rappeler que c'est le moment d'enregistrer car il est toujours un peu dans la lune.

Malheureusement, il va trop vite et se trompe de bouton ; le magnéto émet un sifflement strident "pwiiittt..."

Decand a été obligé de le ranger.

 

note de l'auteur : nous avions déjà cette prof d'Anglais en classe de 6ème, dans notre école de fille ; nous la craignions un peu, elle avait un aspect plutôt revêche avec son chignon gris de vieille fille, ses poils au menton, ses vêtements vieux et tristes. Nous avons été très surpris de la retrouver ici, manquant totalement d'autorité avec les garçons qui faisaient exprès de la pousser à bout au point de la faire pleurer. Ce n'est que bien plus tard, étant enseignante à mon tour, que j'ai regretté notre attitude. Lorsqu'on est jeune on ne se rend pas compte de l'impact que l'on peut avoir sur un caractère de prof. Pauvre mademoiselle Ferréol..., pardon.

 

 

Nous avons une stagiaire très sympa en français.

Sannier a toujours les doigts plein d'encre et s'en était mis près des yeux. En plein cours, la stagiaire s'interrompt soudain et fixe Sannier : "Ma parole ! Tu te maquilles, toi ?"

On le regarde, et tout le monde éclate de rire.

 


 

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Boudjéna nous garde en étude pendant une heure et nous ordonne de travailler.

Au bout de quelques minutes, Kéravec s'amuse tout seul avec ses affaires (règle, gomme, crayons). Le prof s'en rend compte, le tire par les oreilles et l'isole à une table au fond de la classe.

Pour bien nous occuper, Boubou nous donne un exercice de maths. Kéké refuse de le faire. Le prof revient et se met en colère. Il reprend Kéké par les oreilles, et le secoue dans tous les sens. Kéké hurle, Boudjéna crie : "COMMENCEZ VOTRE EXERCICE IMMEDIATEMENT !

- NON, j'le ferai pas !

- COMMENT ? Je vais dire à votre père de venir me voir, on va discuter avec lui.

- Ouais ! Vous pouvez toujours ; il va venir, mon père, et vous allez voir ce qu'il va vous dire, mon père !"

En disant ces mots, Kéké se met à donner de grands coups de pieds dans le prof.

"Si vous voulez jouer au plus fort, fait le prof, passons dans la classe à côté."

Boubou entraîne Kéké dans la salle voisine, vide heureusement. On se lève et on se presse à la porte pour mieux voir...

Kéké gigote pour essayer de se dégager du prof et Boubou essaie de calmer Kéké. Kéké veut frapper le prof, mais il rate son coup et son poing vient frapper violemment contre la table ! Finalement, le prof est le plus fort, Kéké cesse de se battre et se met à pleurer...

 

 


 En couture, Patricia bavarde avec ses copines : "...il aura de mes nouvelles, ça c'est sûr..."

La prof lève le nez : "Qui ça, Mademoiselle, aura de vos nouvelles ? Votre petit copain ?

- ça vous regarde pas !" réplique Patricia.

 


 

Un garçon cherche à placer un petit chaton et demande à Boudjéna s'il est intéressé. Comme nous sommes en plein cours, le prof répond vaguement : "Comment il est votre chat ? il faudrait me l'apporter..."

 


 

Le lendemain, Brisset arrive à l'école avec le chaton dans la sacoche de son vélo !

Grosse blague : en classe circule une feuille de cahier pliée en huit ; dessus, on peut lire : APPUYEZ ICI !  et une flèche indique l'endroit précis.

Lorsqu'on déplie la feuille, à l'endroit où l'on a appuyé, on trouve une grosse mouche écrasée avec cette phrase : "A ma belle-mère chérie !"

 

 

Au mur de notre classe, parmi les affiches de moto, voitures, sport, etc., il y a la photo d'un gros bébé tout joufflu.  Un jour, vers la fin de l'année, Moudenc s'approche de la photo, la regarde bien et dit : "Quelle tête de plouc, ce mec là !" Et il lui crache dessus !

 


 

 

7 JUIN 1973 : les épreuves du certificat d'études commencent.

 

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12 juin, excursion en forêt de Fontainebleau, de 9 h à 16h 30. Pique-nique le midi.

 

26 juin : on ne fait plus rien à l'école depuis le 25 mai !

Ce matin, Savaète s'est fait voler 70 francs dans sa mallette.

 

29 juin : On organise un goûter de fin d'année l'après-midi.

Joëlle, Martine et moi avions apporté 6 litres de soda et 1 kg de gâteaux. Martine avait amené son transistor. On était une vingtaine dans notre classe, et pas le moindre prof.

 

30 juin : la distribution des prix

Cette année, plus d'estrade (nouveau Directeur...) ; chaque prof principal lisait le palmarès de sa classe.

Pour Toussaint, on a tous crié "Hourra !", pour Boudjéna aussi.

Pour Ferréol, il y a eu quelques : "Houououou....!"

 

 

 

 

 


08/01/2016
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La maquette du CEG en 1972

LA MAQUETTE

J'ai un peu honte de ce bricolage, mais il me rappelle tout de même des souvenirs : je n'avais que 13 ans lorsque j'ai fabriqué cette maquette de mon cher collège. Et à l'époque, pas de photos, pas de vue aérienne google maps ! Rien que ma mémoire....

J'allais au collège et je prenais quelques notes : le nombre de fenêtres à l'étage, les portes, etc.

Et le soir ou le jeudi je bricolais ma maquette avec les moyens du bord.

Avec le temps et un séjour prolongé dans le grenier, elle ne s'est pas arrangée ! Il y a même un morceau de salle détachée et impossible de savoir où il se mettait...

L'intérieur est amovible et tient à l'aide d'épingles. J'avais mis un toit transparent afin de voir les salles à l'intérieur.

 

 

VUE D'ENSEMBLE :  la maquette et la réalité (oui, je sais, j'ai oublié la cantine... mais je n'y restais pas !)

IMG_20160110_152544.jpgvue aérienne.jpg

 

 

Vue intérieure, la cour :  au fond, les deux classes préfabriquées (voir le chapitre classe de 3ème). Il manque la salle de couture.

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 Intérieur des classe à l'étage : 

 

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fond de la cour avec le préfabriqué

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J'ai retrouvé la cantine, mais il en manque un morceau...

 

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10/01/2016
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